Archive pour la catégorie ‘live performance’

La sirène du métro

Dimanche 21 septembre 2008

Siren

Les statistiques montrent que les français, quelque soit leur situation, anticipent la possibilité de se trouver un jour sans logis et sans moyens. Dans ce contexte, chacun se demande ce que serait sa position, comment survivre, comment exprimer son besoin sans perdre la face, comment jouer le jeu à pile ou face quand c’est de survivre au quotidien qu’il s’agit ?
Le métro est la scène où s’exprime le plus clairement la situation de crise : la non appartenance aux deux extrêmes du voyage: le boulot, le dodo. Il est impressionnant de voir ce que certains décident de produire pour crier l’incapacité à quitter cet entre-deux qui devient à leur corps défendant le boulot/dodo de transit.
Produire de la musique, du spectacle, rendre acceptable aux autres ce moment nécessaire de passage. Les passants passent et le quémandeur reste.
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Spermission

Vendredi 19 septembre 2008

Paysage fautif, Marcel Duchamp, 1946

25 février 2007 (oubli réparé)
Players: Marcel Duchamp, Nicolas Bourriaud, Beaux Arts Magazine

Paysage Fautif
1946, sperme sur satin

Précurseur s’il en fut, Marcel Duchamp a aussi été un des tout-premiers à produire du bio art. Son Paysage fautif, l’est à plus d’un titre, figurant, à son corps consentant, la carte d’un pays pas sage, témoignage indéniable du processus de création interrompu, sperme sur satin détourné de sa destination première.

Deux lectures possibles du « processus de production »:

Soit ce paysage spermatique correspond à une « pollution nocturne » sévèrement condamnée dans les pensionnats de la fin du 19ème et début du 20ème siècle;
Soit il est le témoignage fortuit de la volonté d’émettre hors du sujet pour ne garder de l’acte que le plaisir, probablement supérieur dans des draps de satin.
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Audience and Liminal Art

Samedi 17 février 2007

Players : Couvent des Récollets, Université Européenne de la Recherche, Natan Karczmar, Jean-Pierre Faye, Fred Forest, Sophie Lavaud et tous les présents

Recollets

Nous avons l’habitude de considérer que c’est le public qui choisi son spectacle et que c’est la qualité de ce spectacle qui définit le public dont la première qualité est le nombre. Je propose d’inverser la proposition après avoir testé les vertus de ce renversement.
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Milky Ways

Vendredi 16 février 2007

Milky Ways

Au fur et à mesure que la technologie se perfectionne, tendant vers un idéal que l’on peine encore à définir, l’appropriation artistique des outils emprunte des voies détournées, qui, loin d’échapper aux dernières sirènes n’en pose pas moins des questions troublantes.
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Le tiers absent

Vendredi 9 février 2007

D’où vient le sentiment d’agression qui envahi la personne à proximité d’un inconnu, au téléphone, dans un lieu publique ? Ce n’est pas, bien entendu, le niveau sonore, probablement le même que celui de deux personnes qui parlent ensemble dans le même périmètre. La situation nous paraitrait naturelle en ce cas. C’est probablement l’absence physique de l’interlocuteur en ce lieu. Comme si tout d’un coup la règle, la convention était brisée. Dans la liste des statuts acceptables, dans un lieu publique, il y a celui de la personne seule, avec ses angoisses, ses regards fuyants ou appuyés, son désir visible de briser la solitude ou au contraire de maintenir la distance. Il a le couple ou le groupe devisant de manière plus ou moins discrète.

Je me souviens d’un soir, il y a quelques années de cela, j’étais attablé à la terrasse d’un restaurant plutôt désert. A deux tables de mois deux hommes parlaient chasse. Il m’était difficile de prétendre ne pas suivre contre mon gré leur conversation. Le niveau du dialogue montrait qu’ils se sentaient comme chez eux et qu’ils ne cherchaient pas à couvrir leur propos d’un quelconque voile de confidentialité. La personne que j’attendais appela alors pour m’expliquer son retard. Il ne fallut pas moins de 20 secondes de conversation pour que mes voisins de table me fassent avec force et conviction remarquer que mon attitude était totalement vraiment inconvenante. Sur le coup j’ai été tellement surpris de l’ampleur de leur réaction alors qu’ils ne s’étaient pas un instant souciés de mon confort lorsqu’ils parlaient entre eux que je n’ai pas su comment réagir. Sans me sentir pour autant coupable. Depuis les codes ont pris leur place qui préconisent d’éviter ce type de pratique et de situation sans que pour autant on se soit interrogé sur leur motivation.

Plus récemment, à l’école d’art de Monte Carlo, une étudiante (Leslie, je crois) faisait remarquer à Philippe Baudelot, du Monaco Dance Forum, qu’elle s’était sentie frustrée, exclue d’un spectacle dans lequel le danseur semblait attacher plus d’importance à son impact sur son double-image numérique, issu de sa performance, qu’à la qualité de sa relation au public, tiers exclus d’une relation amoureuse qui privilégie alors le reflet à la différence.

C’est peut être là la clef de la frustration. Les relations sociales, conviviales ou spectaculaires, supposent le respect d’une convention relationnelle qui s’accompagne de rôles prédéfinis, de statuts calibrés qui sont la matière d’un marché consenti ou convenu. Sur cette scène du quotidien, l’être physiquement absent fait figure de fiction et lui accorder plus d’importance qu’à ceux qui dressent le spectacle, implicite ou explicite, de leur présence corporelle, devient une insulte manifeste, ou perçue comme telle. C’est sans doute là l’effet de la complexité de l’application métaphorique des principes de la séduction à des comportements sociaux qui n’en affichent pas ouvertement la finalité.
L’être seul et silencieux, le groupe vociférant ou l’harangueur patenté, constituent un locuteur et un spectacle potentiel ou déclaré qui mérite sa chance pour un interlocuteur et un public dont chacun de nous devient un candidat obligé. On ne fuit pas le spectacle de l’autre sans avoir de comptes à rendre, même s’il est gratuit, au risque de le payer cher.
J’ai souvent dit que le dialogue était le modèle probable du dispositif symbolique interactif. Avec ses deux extrêmes : faire l’amour et faire la guerre. Mais la relation n’est pas nécessairement duelle et il conviendrait pour en exacerber les limites de jouer du tiers absent.
Sur les écrans un visage nous parle, il nous faut un peu de temps pour comprendre que c’est l’autre l’interlocuteur. Les cameras associées sont croisées et c’est à mon voisin (peut être hors de mon champ) que s’adresse la personne en face de moi. Il est possible que pour reprendre le dispositif de Close Encounters ce soit une situation de bar, ou chaque écran face nous parle à l’autre et que l’ensemble des images sur écran soit l’image d’un autre, ici présent, qui ne sait pas à qui parler ni à qui il parle.

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Close encounters

Vendredi 9 février 2007

A Bar. Tables and chairs. One table. One chair. One screen. Of course, we usually go to the bar to have a friendly moment. Here, there is already somebody sitting at the table. On the screen! He or She talks… We start talking, to react, to reply. Feeling like having a date. Like the main character in Morel’s Invention, by Adolfo Byoi Casares, trying to become part of a pre-recorded scene, which he knows to be such, and that will be played and replayed for ever. After their conversation, the newly recorded people are now the new face we meet on the screen, with this very ambiguous way to talk…the one has been trying to find the words fitting a talk that no-one was supposed to listen to.

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Dildomatic Opera

Vendredi 26 janvier 2007

Players: Dorkbot, galerie Ars Longa, David Steinberg, Joëlle Bitton, artistes
Dilodomatic Opera

Découvrant les arcanes nostalgiques du “circuit bending” il m’apparaît immédiatement qu’ici la pulsion sadique se détourne de son objet véritable. La trituration contre nature de jeux d’enfant ; la tentative de convertir sons, notes et voix en bégaiements, hurlements, éructations, et autres borborygmes électroniques me fait penser que cette acharnement compulsif ne s’adresse pas à son véritable destinataire.

J’ai eu l’occasion de dire que le référent absolu de l’interaction était le dialogue dont les formes extrêmes sont: faire l’amour et faire la guerre. Pour “interesser“ le Jeu, il faut incarner l’interaction.
L’art étant parfois une forme d’onanisme, narcissique et désespéré, je propose une performance qui place le corps au centre de la manipulation.

Sur scène, une femme, ou un homme, nu, s’efforce avec l’enthousiasme que donne le plaisir extrême teinté de désespoir, de tirer le maximum d’un godemichet modifié. De l’objet jaillissent des câbles qui suggèrent que la vibration qu’il produit est immédiatement traduite en hauteur et intensité du son qui accompagne les gestes et la progression du sujet. La voix de ce dernier, hésitant entre la cantatrice proche de l’extase et le ténor touchant au but, se mêle aux sonorités instrumentales, puissantes et déroutantes, du godemichet en action.

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One Minute of Attention, BA (Balanced Art)

Jeudi 18 janvier 2007

Player: Erwin Wurms’ solo exhibition at the MUMOK, Vienna, Austria

Erwin Wurm

If producing art is a kind of a gift for the public, then the audience is giving back by dedicating a slice of time life « paying » attention to the resulting work.
In this cultural Potlatch, this exchange should definitely be balanced, otherwise the artist dominates the public.

1- I propose, in front of the One Minute Sculptures by Erwin Wurm giving One Minute of Attention and standing quietly in front of each sculpture or photograph. One can use a timer to control visitors’ donation.

2- Another possibility, in the case of Erwin Wurm is the shift in rules considering the less you do the stronger you are. Then, the public can avoid artist’s domination when passing by the work as fast as possible without any noticeable precipitation.

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Le Match du Futur

Mercredi 10 janvier 2007

Players : Florent di Bartolo, Christophe Girault…

J’apprends hier que ce projet est refusé. C’est un projet de situation éducative destinée à un lieu dédié au développement durable. Sa place est maintenant dans le Dump ! À la décharge !

Future Match

Le dispositif global est constitué de 3 espaces dont deux sont inclus dans un caisson et le dernier en jaillit comme pour annoncer la fin de l’histoire.

1 – AVANT
Le visiteur entre dans le premier espace. Des formes oblongues, translucides, lumineuses et souples jaillissent du sol. Les lances à images. Le visiteur s’en empare. Il comprend vite qu’en dirigeant l’extrémité du tube qu’il a en main, il projette des images. Dans une frénésie de consommation, de dépense, il recouvre la surface d’images composée de fragments qui se reconstituent progressivement donnant à voir les conséquences de comportement collectifs non mesurés.

Future Match 2

Grace à la commande qu’il a en main, il peut choisir un des facteurs d’action et projeter le futur : la croissance, les énergies fossiles, la surconsommation sont autant de facteurs qui déterminent l’image que les visiteurs produisent en temps réel du futur qu’ils se créent.

Future Match 3

2 – APRES
Passant naturellement dans le deuxième espace, le visiteur se retrouve de l’autre côté de l’écran. Il découvre le résultat de ses actions précédentes. Maintenant il peut agir sur le passé pour infléchir la tendance et déterminer un futur à l’image de ses rêves. L’éducation, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, l’optimisation des transports, autant de modalités d’action qu’il pourra projeter pour effacer les scénarios-catastrophe engendrés dans le premier espace.

Future Match 5

3 – …/…
Future Match 4

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Exhibition Publique

Mercredi 13 décembre 2006

Art Reality Show [ARS]

Come back 2003

Un projet qui n’a pas vu le jour, trouve toujours sa place à la décharge:
Celui-ci, qui me revient ce matin, l’a probablement bien mérité.

[ARS] n’est pas une parodie de Reality Show. C’est un Reality Show. Il procède de ce que j’appelle la « fusion critique » (juste après la masse critique), où fiction et réalité fusionnent dans des situations critiques pour donner à comprendre, où du moins à interpréter sans refuser le plaisir, la distance, l’autonomie et où l’audimarket sert l’interprétation plus que l’exclusion, la diversion plus que le divertissement.

« 24h où les composantes de l’art s’expriment sous haute surveillance. Chaque acteur du monde de l’art jouit pour 24h d’une pièce de la Friche – La Belle de Mai, d’un espace de visibilité totale. Il esquive ou s’expose au regard permanent des Internautes, en toute liberté, mais sous contrat. Chaque participant peu à son tour inviter la ou les personnes de son choix, sans limite de nombre mais une seule à la fois, qui partageront ses 24 d’intimité surveillée… »

exhibition-publique.net

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