Archive pour la catégorie ‘live performance’

Chez VW, le battement d’aile de coccinelle ne manque pas d’air

Mercredi 15 novembre 2006

Le mapping serait-il la mutation numérique de la métaphore ?

Les tropes s’attrapent par paire, de nos jours binaires ou de paires en pairs chacun trouve un compte plus ou moins bon, relativement satisfaisant, et certains termes que l’on pourrait traduire par transposition, plaquage, nappage, cartographie prennent un sens singulier et néanmoins délicieusement révélateur.

Nombre d’œuvres qu’on tague numériques fondent leur dimension poétique sur l’art du mapping. Il n’est pas question ici de technologie, mais de transposition, au sens rhétorique et musical.

Quand les chaînes causales rejoignent les associations poétiques, le mapping trouve une place attendue et confortable. Les faits se plaquent l’un sur l’autre sans que pour autant l’excitation esthétique opère.

Projet :

C’est ainsi que le spectateur, esclave et maître du spectacle, voit l’image ciller au rythme de ses paupières qui trahissent l’ennui comme l’excitation. Quand les phases béantes de cette intermittence vomissent le flot mal digéré de la télé. Le zapping piloté par le papillon dans sa cage qui de l’aile coupe le flux continu de la télécommande qui dit quand et comment l’image suffit. Le battement devient nombre et les programmes s’enchaînent en plans débridés. Le montage asservi, à rien, sinon à l’alea du libre cours du corps sans sens, à la rythmique physique, pertinente au-delà des signes en suspens. C’est ici la chaleur qui pilote le lépidoptère. Elle nous dit qu’ailleurs, à Sydney, le soleil faiblit. Lui qui se reflète sur les lunettes miroir d’une pin-up qui se gratte d’aise face à l’image en ligne d’un bellâtre qui luit, s’en fout car il pense que l’art est affaire de loto.
Le hasard a ses lois que l’art ne connait pas. Toujours.

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SpeleoShow

Mercredi 1 novembre 2006

Spectacle Chorégraphique

Player : Marianne Descamps, Wolf Ka
Nous parlons du Pavillon Noir, centre chorégraphique d’Aix en Provence.

Le projet : Un spectacle chorégraphique dans le noir total. Les danseurs sont munis de casques de spéléologie. La lampe sur le sommet du casque est focalisable. Elle projette un faisceau tubulaire ou conique. Le spectacle se déroule en plusieurs temps.

Scène 1 : fumée. C’est le faisceau tubulaire qui est visible. Les rais de lumière définissent des espaces, explore la salle et le public, créent des surfaces, jouent la parallèle ou l’intersection. La chorégraphie contourne ces frontières de lumière, ces obstacles qui révèlent ceux qui les approchent.

Scène 2 : la fumée s’est dissipée. C’est l’impact de la lumière qui devient visible sur les parois de la cage de scène. Ces surfaces contiennent des zones blanches sur lesquels les points d’impact lumineux viennent s’écrire. Un tulle pourrait fermer l’avant scène pour recevoir la lumière comme dans Cent objets pour représenter le Monde de Peter Greenaway. Dans la scène 1 le même tulle pourrait retenir partiellement la fumée.

Scène 3 : les faisceaux lumineux s’élargissent pour devenir coniques. C’est l’orientation de la tête du danseur, expression de son regard, qui éclaire un autre danseur. S’éclairant l’un l’autre, les danseurs rendent visible la chorégraphie jusque-là strictement lumineuse.
Wolf évoque le fait qu’il a utilisé un caque comme ceci et qu’il ne serait pas étonnant que Preljocaj ou Frédéric Flamant aient travaillé en ce sens.

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COBA Coming Out Bag Art

Mercredi 1 novembre 2006

Player : Isabelle Arvers
Isabelle mentionne les Shoping Bags de Sylvie Fleury. Sans trop comprendre de quoi il s’agit, je propose la création de dispositifs auto-installables à déposer clandestinement dans les musées.

Ça se présente sous la forme d’un sac que l’on oublie négligemment dans une salle intéressante d’un grand musée. Comme une bombe à retardement une horloge déclenche l’ouverture du sac et le gonflage de la structure qui se déploie dans le musée comme une pièce de l’exposition permanente. L’enveloppe du sac se déplie, la base contient une batterie et un compresseur.

Le cartel est cousu à même l’œuvre : Gonflé, date, auteur.

Prévoir plusieurs exemplaires ou variantes dans le cas où le « Gonflé »serait détruit par les services de sécurité.

Documenter l’action en vidéo et photo. Il en restera toujours quelque chose.

COB Comi,g Out Bag


COBA la Guerre des Mondes
video : la guerre des mondes

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Back Frame

Lundi 30 octobre 2006

Player: FIAC 2006
Les médias construisent une image du monde qu’ils voudraient frappée du sceau de l’authenticité plus que du merveilleux. Les reality shows font converger l’ensemble des regards vers un groupe singulier, pris pour son apparente normalité, et que le regard collectif et l’alchimie médiatique transmutent en exceptionnel. Le projet de la peinture jusqu’au milieu du XIXème siècle était le plus souvent de transposer l’exceptionnel en lui conférant une substance tangible. Renversons la proposition.

Back Frame est un dispositif de taille réduite qui vient s’intégrer au cartel qui accompagne quelques tableaux, majeurs ou mineurs, d’un grand musée.

Il contient une camera et un dispositif de transmission wifi. Chacun peut alors avoir chez lui un écran de la taille du tableau original. C’est son intérieur qui devient objet des regards, c’est son monde qui devient l’œuvre qu’un public attentif défile pour admirer.

Certains se penchent même pour voir le détail et apprécier la facture : ceux qui s’approchent pour lire le cartel. Chaque pièce à un titre:

Les Arnolfini Back Frame

La Joconde Back Frame

L’enlèvement des Sabines Back Frame

La Femme qui pleure Back Frame

Si l’auteur du tableau est auteur du regard qu’on porte sur lui, alors il faudrait signer chaque pièce par son nom.

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Pour qui sont ces serpents

Lundi 23 octobre 2006

Pour qui sont ces serpents?

(spectacle)

written : 15 octobre 2006

Sur scène les acteurs. Ils apparaissent à contre jour, en silhouette. Le fond de scène est un écran. Du plafond pendent des formes allongées et souples dont la silhouette évoque, dans ses mouvements, celle des serpents.

Dans la salle, parmi le public, certains manipulent de petits dispositifs. Téléphone, PDA. Eux savent que l’image projetée en fond de scène est celle vue par la caméra, œil de serpent, qu’ils pilotent, et qui filme à la demande les acteurs, parfois en gros plan, depuis leur face éclairée. Les images se succèdent sur scène, comme mixées en temps réel. Depuis la régie, le montage se fait en fonction des prises de vues guidées par les spectateurs, qui veulent en voir, en savoir plus, de plus près. Parmi les acteurs, les caméras/serpents constituent une menace scopique permanente, témoignant d’une surexposition de l’acteur, créant une proximité que le théâtre refuse. Les regards-camera de l’acteur trahissent simultanément : l’angoisse d’être vu, la crainte d’être ignoré, le contact les yeux dans les yeux, avec LE spectateur.

Le paradoxe vient aussi qu’alors qu’ils partagent l’espace de la salle, le spectateur pourrait se trouver à regarder l’acteur sur l’écran alors que le public voit son image sur scène partiellement masquée par sa silhouette en action.

L’interface de pilotage des cameras contient un écran tactile qui montre l’image vue par la camera et les deux zones d’interaction : pouce gauche : montée et descente de la camera, pouce droit : rotation horizontale (panoramique). Un bouton peut être dédié au zoom.

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La Ligne

Lundi 23 octobre 2006

(performance tatouage)

written : 8 october 2006

Une dizaine de personnes partage un tatouage : une ligne qui semble traverser les corps comme elle le fait sur une photo où on les voit, nus, côte à côte (montage).

Chacun porte en sa chair un fragment de l’œuvre. Elle ne fait sens que dans la juxtaposition, possible un temps, des corps tatoués.

Variante : cette ligne ne serait posée que sur des collectionneurs choisis, qui accepteraient de porter dans leur chair un fragment qu’ils devront montrer pour la photo-constat de la traversée des corps par une ligne oblique.

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Silence ! (spectacle)

Lundi 23 octobre 2006

witten : 6 octobre 2006

Ça se déroule dans une salle. Théâtre à l’italienne. Sur scène une pièce se joue. Un classique, (Romeo et Juliette ?), il faut faire dans l’énorme. Que la référence se voie. Elle se voit car on ne l’entend pas. En effet les acteurs jouent, en costume, et on n’entend pas le texte. Tout se passe comme si le son était coupé.

Une image un peu floue, sous exposée, de mauvaise qualité, occupe le fond de scène. Un visage, très près de l’objectif qui semble provenir d’une camera de téléphone portable.

Dans la salle, on entend la voix correspondant à l’image. Cette conversation téléphonique interfère avec là scène. Parfois des convergences. Le plus souvent les deux propos, téléphonique et théâtrale, s’ignorent. Dans la salle le public tente d’écouter. Quoiqu’un peu gêné.

En effet, parmi le public il semblerait que certains spectateurs téléphonent, en murmurant, prétendant ne pas déranger. D’autres peut-être leur touchent l’épaule parfois comme pour dire : « taisez-vous, on veut suivre ». Il faut un peu de temps pour comprendre que l’image sur scène est celle de ces spectateurs qui semblent penser que le spectacle de leur vie devient une urgence, comparé au spectacle de la pièce, urgence qu’involontairement ils partagent avec le public, l’autre.

Dans différents lieux, au même moment, au café, dans la rue, dans un appartement un peu désuet, les interlocuteurs, pendant toute la durée du spectacle, alimentent une conversation de moins en moins décousue… c’est l’histoire de ce moment qui s’écrit sur scène.

Le spectacle ne vient pas que de la salle. Le public peut aussi être invité dans les lieux d’où l’on parle aux spectateurs indélicats.

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