16 décembre 2007
players : Delphine Fabbri-Lawson, Jean-Jacques Gay
Dans la logique du Dump il est inévitable que certains projets passent du concept à l’acte, soit qu’un visiteur s’approprie comme le projet l’encourage de le faire sa trouvaille du jour, soit qu’un curateur bien intentionné souhaite voir la chose matérialisée.
Le changement d’état que suppose la réalisation d’un projet voué par son placement à la décomposition, lente et fertile, pose la question de l’interprétation (au sens que l’on donne au terme en musique), de la duplication, de la multiplication (le multiple à l’ère de l’hyperconnectivité), de la signature, de la désignation etc. bref tout ce à quoi le Dump cherche de manière un peu lâche il est vrai, à échapper.
Il convient donc, avec des demandes qui se multiplient, de traiter la question.
Je propose trois cadres aux bords flous pour définir la relation entre l’interprète, l’interprétation et le Dump.
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Publié dans Dump structure, done |
16 décembre 2007

Le programme de flux en télévision est fait pour une consommation mesurée. Valorisée dans la quantité, la qualité supposée du programme est une fonction du temps de vie que le public-moyen est prêt à consacrer à sa découverte. La création de flux, blogs et autres décharges en temps réel, est soumise à ces mêmes critères d’évaluation. Que dire de la version imprimée d’un blog sinon qu’elle apparaît contre-nature : renversant la chronologie, rétablissant l’hyperlien naturel du parcours erratique et compulsif du regard qui se substitue à l’hyperlien technologique, par essence préconstruit et en attente d’une activation anticipée.
La transposition imprimée du blog doit transposer dans l’ordre de l’observation de l’objet ce qu’est la temporalité dans la découverte de la version en ligne.
Je propose d’imprimer sur un rouleau dont la longueur extensible sera celle du texte en ligne. Un usage s’impose: le papier peint. Le blog devient surface qui s’usera avec le temps. La lumière nécessaire à l’affichage sur écran contribuera à sa dégradation inéluctable. La fonction « décorative » du papier peint -qui répète à l’infini des motifs inanimés, oiseaux, fleurs, motifs géométriques inspirés ou non de la nature- est portée par la succession rythmée des lignes, le graphisme austère des colonnes de blog, l’irruption chaotique des images. Dump by the Metre, typique de la production d’un papier peintre, porte en elle son modèle économique : le papier peint est ici vendu au mètre, unité de consommation acceptable en l’espèce.

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Publié dans Dump structure, Wallpaper, art-merchandising, critical fusion, installation, object, product placement, recycling |
4 décembre 2007

Player : observatoire-critique.org
Autoréflexivité et onanisme réticulaire. S’appuyer sur une publication en ligne et renvoyer à l’émetteur le lien pointant vers sa page de manière à créer un effet de feed back menant de click en click à un clignotement dont les vertus hypnotiques devraient convaincre le visiteur de la vanité d’un contenu qui refuse, avec obscénité, de se donner à voir.
Augmenter ainsi de manière significative le taux de fréquentation du site ce qui semble être devenu l’ultime critère de qualité.
Déconseillé aux épileptiques.

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Publié dans not sure |
4 octobre 2007
Transposition spatiotemporelle
Player : métro, ligne 1
Je ne dois pas prendre suffisamment le métro car j’ai découvert hier, et ce n’est peut être pas une première, les stations entièrement habillées par la publicité. Une seule marque, une station.
La fenêtre de wagon se déplaçant dans l’espace comme celle de la télévision se déplace dans le temps on ne peut s’empêcher de penser à Patrick Le Lay, précisant que ce qu’il vendait à Coca Cola c’était « de la minute de cerveau humain disponible » s’exposant ainsi à devenir le directeur de chaine de télévision le plus cité dans les décennies à venir.
Un cerveau humain totalement disponible est un cerveau mort.
On se rappelle que la publicité est entrée à la télévision pour aider à en financer les programmes et réduire le coût des abonnements. Nous avons assisté à l’inversion de ce projet qui a fait progressivement du programme la bande annonce et le support de la publicité, maintenant l’attente et l’attention du spectateur, augmentant sa réceptivité. On a oublié la première partie de la sortie de Patrick Le Lay :
» pour qu’un message publicitaire soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à -dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages « .
La RATP a-t-elle saisi toute la portée de cette phrase? Pour que le cerveau soit disponible il ne suffit pas de le maintenir bloqué devant l’image – contraint par l’habitacle- il faut aussi qu’il y soit ouvert et détendu.
Avant le message il faut le massage.
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Publié dans Business Model, architecture, critical fusion, light |
30 septembre 2007
Players ; Daniel Buren, André Rouillé (paris-art.com) et bien d’autres
André Rouillé en veut à Buren de redire combien le glissement du rôle du commissaire vers celui de l’artiste lui semble une usurpation de fonction. Seule l’artiste aurait la capacité d’endosser la fonction de commissaire car elle lui revient de droit. C’est dans son cÅ“ur de métier. A.R. voit là une prétention extraordinaire de l’artiste qui ne voit pas la spécificité de l’art curatorial (au moins l’anglicisme permet d’échapper à la répétition en offrant une alternative mélodique sans connotation policière, néanmoins un rien chirurgicale). Il me semble clair que les deux ont raison : Buren pour avoir perçu et dénoncé la mutation, Rouillé pour dire qu’il faut en apprécier la portée. S’il y a débat c’est qu’en fait la conciliation des deux positions suppose l’appréhension d’un phénomène qui relève de ce que l’on pourrait appeler la « mutologie » quotidienne, l’observation de la dérive des plaques dont l’étude sémiotique s’impose.
Risquons des hypothèses qui faute d’être nouvelles méritent d’être énoncées:
Causes et effets : il faudrait se demander si c’est la gangue curatoriale en pleine pulsion créatrice qui contiendrait, telle la chape de confinement du réacteur de Tchernobyl, la production artistique dans l’insignifiance; ou bien est-ce l’inconsistance de la production -dont se dégagent difficilement des tendances dignes des avant-gardes historiques- qui invite ou oblige les commissaires à chercher le sens au-delà de l’œuvre, à construire du discours sur de la matière inerte, à chercher la forme dans la glaise de la création de masse.
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Publié dans artists' career design, critical fusion, note, theory |
4 septembre 2007

It is difficult to watch a man falling from the world trade centre without attempting to track down evidence of something between the indescribable and the unthinkable. Beyond the symbolism of the event, the instant touches on another of our fears. We are, here, unable to use our capacity to project, having come up against the final barrier to our survival system, the one which prevents us from asking ourselves: why live rather than nothing?
In photography, the question remains permanently suspended. The precision of the picture seems to neutralise the powerful tragedy of the subject matter. It is too clear to be real. The regular structure of the façade accentuates the formal aspect of the image.
What happens if we progressively empty the image of its detail, when extreme pixelisation only enables us to glimpse three pixels moving barely perceptibly and forcing our mind to imagine the horror, deliberately stepping over the barrier of distance, heating the medium until it is white hot, to quote McLuhan. We asked ourselves what could be removed from a man to make him no longer a man, and we must in fact ask ourselves what can be removed from representation for it to stop representing and affect us more. As a consequence of this dynamic gestalt, the emotional force is all the stronger here as the video, projected non-stop, makes the pixels move with the slow peacefulness of the inevitable.
)

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Publié dans Liminal Art, photography, video |
21 août 2007
Player: Michael Kurcfeld

Il est difficile de ne pas trouver suspecte l’explosion de nouveaux argumentaires consuméristes fondés sur l’idée que la nature serait plus favorable à l’humanité que le produit des alchimies humaines.
Présentation d’une série importante de produits 100% naturels, n’ayant fait l’objet d’aucune manipulation chimique, mais dont la dangerosité est manifeste : Amanite phalloïde, venin de mygale, ciguë, datura, fugu, huître contaminée par une algue toxique, bactéries en tous genres…
Michael: « This is a one-line-point! »
Right, to The Dump…
Mais je ne peux m’empêcher de dériver:
Création d’un élixir constitué d’un amalgame de quelques un de ces produits dont la toxicité est indiscutable. Étiquette: BIO (ORGANIC) 100% NATUREL.
Ce produit est garanti 100% naturel. L’homme ne peut être tenu pour responsable des conséquences de son ingestion.
Propoer l’obligation sur tout produit commercialisé de faire figurer un coefficient de dangerosité fondé sur une charte établie par les scientifiques du monde entier.
Ex . : DANGER:17% pour le chocolat, pourcentage variant en fonction du taux de graisses animales, pourcentage de glucose, potentiel allergénique.

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Publié dans art-merchandising, critical fusion, not sure, product placement |
21 août 2007

A mi-chemin entre Nikki de Saint Phalle et Lucio Fontana, le percement dévoile un autre côté du miroir pictural témoignant plus souvent d’une tentative de liquidation déterminée – quoique infructueuse – de l’Å“uvre plus que d’un questionnement sur le support. D’autres, à l’instar de Warhol, ont su jouer de la série pour proposer un nouveau modèle économique à l’art victime de la concurrence des médias de communication.
Le projet est ici de valider la résistance du support à l’agression. Différents matériaux tendus sur châssis, de la toile de peintre à la peau humaine véritable issue de culture, en passant par la tôle et le latex sur lequel on tire à l’arme véritable de gros calibre.
La forme de l’impact, le systématisme de la mise en Å“uvre, froide et déterminée, l’indifférenciation des cibles, le caractère systématique de la procédure, font de la série de pièces ainsi produite aussi bien un catalogue d’Å“uvres qu’un argumentaire documenté pour marchand d’armes. Que le même objet puisse assumer des fonctions apparemment opposées pose question, sans pour autant apporter de réponse satisfaisante.
Obtenir le partenariat d’un fabricant d’armes dans ce cadre renforce l’ambivalence et l’ambiguïté du projet. À titre promotionnel, le nom exact de l’arme utilisée sera intégré au titre de chaque pièce.

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Publié dans easy art, recycling |
21 août 2007
Players: Philippe Quéau, Naut Humon

En proposant, en 2000, d’archiver un an du New York Times transcrit dans l’ADN des cafards afin que le contenu puisse survivre aux « pires scénarios imaginables » (sic) Jaron Lanier ouvre de nouvelles perspectives à l’architecture et à la conservation, indépendamment du possible lecteur de ces données dans un futur qu’il nous est difficile d’imaginer. Détacher dans l’architecture (une bibliothèque) la fonction (conserver – consulter) de la matérialité (béton, pierre, bois) pour envisager une prise en charge par le vivant de la transmission d’un message aux lecteurs futurs témoigne d’une souplesse conceptuelle largement facilitée par les hypothèses scientifiques et artistiques (Kac) de ces dernières années.
Si nous avons été capables de le penser, d’autres avant nous sont probablement arrivés aux mêmes conclusions. Ce projet s’inscrit dans la série des « spotters », observant désespérément le monde dans le but d’y découvrir des signes intelligibles ou le témoignage d’une intelligence; soit que celle-ci cherche à se faire connaître ou bien que son anonymat ait été trahi par des témoignages discrets d’existence.
Il s’agit de tenter de décoder l’ADN d’un cafard pour vérifier si des messages abandonnés par une civilisation qui nous aurait précédés n’y seraient pas cachés.
Le programme d’analyse des séquences de l’ADN pourrait s’inspirer des programmes utilisés dans le décryptage des signaux de l’espace (SETI).
La transposition graphique des composants CMGT en RVBA permet la production d’une séquence graphique enchaînant les couleurs résultantes. Le défilement séquentiel, temporel ou spatial de ces couleurs permettrait d’offrir au public l’occasion de participer au décodage, misant sur le potentiel de l’ »human computation » (Luis von Ahn, 2006) dont on connaît la complémentarité avec le calcul informatique.

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Publié dans architecture, bio art |
6 juin 2007
Peut-on imaginer une Å“uvre qui errerait en quête de sens par le fait même qu’il deviendrait impossible de lui attribuer un titre définitif ? Chaque proposition tirerait l’image dans une direction différente sans qu’aucune n’exalte totalement son potentiel, et sans pour autant que l’absence de titre (Sans titre) ne suffise à lui octroyer le statut précaire de candidat à l’appréciation ?
Le Titrisme, carrière d’artiste probable dans sa forme radicale, relève de cet art consommé (et surtout consommable) de transfiguration du banal par la dénomination.
J’évoquais la chose à propos de Tout est vrai, c’est là l’erreur !
Je l’applique à la lettre dans les projets récents :
Discrimination positive, Constellation, concentration, I Want You!, Missing the Point.

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Publié dans Titlism, writing |