A mi-chemin entre Nikki de Saint Phalle et Lucio Fontana, le percement dévoile un autre côté du miroir pictural témoignant plus souvent d’une tentative de liquidation déterminée – quoique infructueuse – de l’Å“uvre plus que d’un questionnement sur le support. D’autres, à l’instar de Warhol, ont su jouer de la série pour proposer un nouveau modèle économique à l’art victime de la concurrence des médias de communication.
Le projet est ici de valider la résistance du support à l’agression. Différents matériaux tendus sur châssis, de la toile de peintre à la peau humaine véritable issue de culture, en passant par la tôle et le latex sur lequel on tire à l’arme véritable de gros calibre.
La forme de l’impact, le systématisme de la mise en Å“uvre, froide et déterminée, l’indifférenciation des cibles, le caractère systématique de la procédure, font de la série de pièces ainsi produite aussi bien un catalogue d’Å“uvres qu’un argumentaire documenté pour marchand d’armes. Que le même objet puisse assumer des fonctions apparemment opposées pose question, sans pour autant apporter de réponse satisfaisante.
Obtenir le partenariat d’un fabricant d’armes dans ce cadre renforce l’ambivalence et l’ambiguïté du projet. À titre promotionnel, le nom exact de l’arme utilisée sera intégré au titre de chaque pièce.