Archive pour la catégorie ‘critical fusion’

La GREVE (Oil on Strike)

Dimanche 29 juin 2008

Oil on Strike

Nous sommes dans une période étrange où l’épuisement des ersatz idéologiques ne parvient pas à apporter de réponse satisfaisante en termes d’action face à un libéralisme triomphant ; c’est dans sa nature!
Rares sont ceux qui se disent encore révolutionnaires et pourtant la nécessité du changement est patente tant les signes de crash potentiel se multiplient : écologiques, économiques, religieux, culturels, militaires…
Les modalités d’action traditionnelles –manifestation, grève…- peuvent avoir un impact local, voire corporatiste (augmentation de salaire, maintient de l’emploi…) mais peu d’impact sur les enjeux à l’échelle nationale ou planétaire. Il reste à inventer des formes d’action, d’inflexion des tendances, adaptées à notre époque.

La crise du pétrole se trouve être à l’image des valeurs en vigueur: spéculation intensive (dissociation du prix et du marché), consommation excessive d’un capital limité : épuisement des énergies fossiles.
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Reverse Time Reverse Money

Dimanche 29 juin 2008

Reverse Time Reverse Money

Players : Oliafur Eliason, Michael Bloomberg

Le Public Art Fund annonce le financement d’un nouveau projet urbain d’Olafur Eliason : The New York City Waterfalls. La rencontre la plus surprenante n’est probablement pas la présence de chutes d’eau dans New York mais la franchise du maire de la ville ; Michael Bloomberg, qui en toute honnêteté précise :
« Not only does public art excite and inspire New Yorkers, it helps draw visitors and adds millions of dollars into our economy” *

L’acceptation de l’art dans ses formes les plus extrêmes par les esprits les plus conservateurs a toujours été favorisée par leur plus petit dénominateur commun : l’argent, le retour sur investissement. La convertibilité du supplément d’âme en plus value financière constitue un moteur de fait de la production artistique et l’énormité des lieux d’art récemment construits dans les grandes villes de la planète répond bien à la même logique quand leurs commanditaires précisent off the record qu’il s’agit pour eux de reproduire l’effet Bilbao sous entendu la plus value touristique d’un édifice spectaculaire largement médiatisé. La question est alors de savoir dans quelle mesure un projet artistique trouve ses moyens dans sa médiatisation indépendamment de son propos ou bien s’il se dissout dans la logique de son financement ne véhiculant plus d’autre message qu’un compromis spectaculaire.
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SYMPa-thétique

Mercredi 18 juin 2008

Player : les Inrocks 17-23 juin 2008 : «Plus d’argent pour les facs « performantes » et moins pour celles qui privilégient les sciences humaines. SYMPA, ou « SYstème de répartition des Moyens à la Performance et l’Activité », est le nouveau projet de financement des universités par l’état présenté dans un rapport rendu le 11 juin (2008) par six sénateurs. Son objectif : « restaurer une plus grande équité entre les universités, tout en incitant à davantage d’efficience dans l’utilisation des moyens »

Le projet est ici d’appliquer l’extraordinaire projet « SYMPA » aux activités urbaines et humaines. Fonder les décisions d’urbanisme et de développement urbain sur le retour sur investissement immédiat, seul critère intelligible pour le sénateur moyen. Privilégier la performance et la productivité cela signifie, une fois transposé à l’espace urbain : supprimer les musées, les manèges, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les jardins, les boulangeries, les cinémas de quartier, les trottoirs surbaissés pour les handicapés, les trottoirs surélevés pour protéger les piétons des imbibés du samedi soir, supprimer la police, les clowns, les professeurs, la sexualité, le plaisir et le sourire. Il s’agit donc d’un projet urbanistique qui ne conserverait que la place de la Bourse, propre et nette.
Mais il faudrait aussi et surtout appliquer ce programme d’optimisation du rendement à ceux qui économisent l’usage de neurones dramatiquement raréfiés en produisant des lois ineptes qui ne sauraient au mieux qu’inspirer la compassion.

Les sénateurs se mêlent de créer les lois. Pétain, Mussolini, Hitler, Goering, Goebbels, Staline, sortez de ces corps !

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LAB-IP

Mercredi 18 juin 2008

LAB I P
Le sentiment d’impuissance face à la dissolution des idéologies et des systèmes de valeur pousse trop souvent à la consommation immodérée de substances prohibées ou fortement surtaxées, ou encore à la recherche d’issues qui auraient jusqu’alors échappé à la vigilance des plus désespérés d’entre nous.

Créer un LABoratoire d’Innovation Politique pour redonner envie de penser le monde, d’imaginer un futur qui ne soit pas qu’une caricature du présent, pour montrer qu’on peut être actif et décrispé, jubilatoire et vigilant, responsable et imaginatif, bref que le futur reste à inventer par ceux qui s’ennuient de la répétition des grands soirs, des petits matins et des lendemains qui déchantent quand la dérive gagne le monde en douce.

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Changer le monde

Mercredi 18 juin 2008

changerlemondesml.jpg
Y a-t-il un autre projet possible pour l’artiste que de changer le monde? Ne serait-ce qu’un peu! Au moins le changer dans le regard des autres, dans notre perception, dans son intelligibilité. En cela le projet artistique se rapproche du projet scientifique et du projet politique.
Les réseaux ont étendu la portée de l’activisme du politique au symbolique. Pourtant on ne peut que s’interroger sur l’impact de gestes souvent dérisoires, dont la portée ne dépasse pas le jardin de ses pairs. Le label « hacktivisme », copulation de hacker et d’activiste, apparait de plus en plus là où on ne l’attend pas : sur des objets gentiment anticonformistes, comme un blouson clouté pour cacher la cravate.
La prétention politique constitue parfois un mince palliatif à l’inconsistance symbolique. La réussite en la matière provient plus souvent de l’impact médiatique, les médias constituant en fait la cible véritable d’une partie significative de projets labélisés « hactivistes ». Pour d’autres, fort heureusement, il s’agit aussi de confirmer son appartenance à une communauté qui affirme sa vigilance face aux médias numériques et à ceux qui les contrôlent.
La frontière est ténue entre l’action sociale, l’exercice de sociologie amusante, et le projet artistique. C’est bien souvent l’espace de divulgation qui traditionnellement localise le projet d’un côté ou de l’autre des champs de l’action. Le critique d’art mentionnant une action sur le Net la tire vers la pratique artistique alors que le sociologue noterait le phénomène comme témoin d’un processus à l’œuvre. La chose on le sait n’est pas propre aux pratiques numériques, mais c’est là le lieu où se développent les pratiques hybrides, tout aussi ambigües dans leur forme que dans leur intention.

Le projet est ici de traquer, dans notre environnement ce qui aura été modifié par notre pratique. Le noter, en recueillir des témoignages, en faire un catalogue dont la minceur inéluctable sera là pour confirmer qu’il est plus difficile de marquer les esprits que la surface des choses.

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Last Life (reminder)

Mercredi 4 juin 2008

Last Life online
Un jeu en ligne, reality game, pour gagner sa vie :

Alors que les metavers persistent à nous proposer des substituts colorés à la grisaille de notre quotidien, que les jeux vidéo nous offrent un nombre de vies égal à notre capacité à réduire celle des autres, il me paraît urgent de rappeler que le temps réel que l’on passe à se forger une vie 3D, on ne le passe pas à reconstruire la notre à l’image de nos rêves.

Le Reality Show appliqué au jeu vidéo en ligne

LAST LIFE ! Enjoy It

Si les autres préfèrent votre réalité à la leur, vous avez gagné !

Chacun met en ligne une webcam qui filme une partie de sa vie, de son environnement ou du monde réel alentours.
Un modèle blanc de la ville constitue la surface d’affichage de ces cadres de vies qui sont placés dans l’espace tridimensionnel à la place équivalente à celle qu’il occupe dans le monde réel.

Le temps que d’autres passent à observer cette fenêtre sur notre vie, est du temps de leur vie qu’ils dédient à la notre. Ça fait autant de points d’intérêt à notre actif. Le gagnant n’est pas celui qui fait le plus de points d’intérêt mais celui qui atteint l’objectif de visibilité qu’il s’est fixé. On peut, par exemple, faire le pari de n’intéresser personne et, bien que présent dans l’espace « publique » ne faire l’objet d’aucune attention. Le jeu peut distinguer les participants des visiteurs. Les visiteurs ne peuvent qu’ajouter des points d’attention. Les participants perdent des points équivalant au temps qu’ils passent à regarder les autres plutôt qu’à agir sur le réel pour atteindre leur objectif.

Last Life est aussi le titre d’une oeuvre de Grégory Chatonsky : Last Life

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The Ad

Lundi 2 juin 2008

LAst LIfe Enjoy it!

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Memento Mori

Lundi 2 juin 2008

Last Life Reminder

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Aesthetic Impact, 3D Emotional Crash Dummy

Vendredi 28 mars 2008

Abaqus BioRID II

player : Abaqus BioRID II

Un mannequin de synthèse pour simuler les tests d’impact dans un accident automobile produit par le « Global Human Body Model Consortium ». Le simulacre d’un substitut. Le mannequin physique permet d’effectuer la même opération supposant qu’en situation d’accident, le libre arbitre est neutralisé. Dans une telle situation la présence d’un cerveau dans le corps et la capacité de commander des fonctions musculaires sont réputées indifférentes. Il serait excessif d’en déduire que le cerveau nous est inutile dans une situation qui met en cause la survie en ébranlant nos capacités de décision par surcharge cinétique ou émotionnelle.

Quand verrons-nous un mannequin de synthèse simuler l’émotion esthétique?

Imaginons-le déambulant dans un grand musée, le comportement et la gestuelle perturbés d’une manière variant en fonction du tableau ou de l’objet artistique livré à son appréciation. Deux indices comportementaux trahiraient cette affection : l’expression faciale et la posture corporelle. Le mannequin de synthèse serait ainsi soit distordu par le douloureux plaisir d’une émotion intense soit littéralement projeté sur la toile occupant la cimaise opposée, imprimant l’empreinte de son corps, soudainement affecté de propriétés que l’on nomme en termes techniques « détection de collision ». L’impact émotionnel qui affecte l’intérieur neutralisé du spectateur virtuel serait alors confronté à l’impact physique du corps sur une toile dont le seul tort serait de partager l’espace avec une œuvre (trop) forte, voire d’accepter passivement la confrontation littérale, même si pour l’œuvre ainsi déformée, il est clair que l’expression débordante du corps du visiteur est un moindre mal comparé à l’indifférence de sa pensée, même si par l’absence d’impact cette dernière laisse au moins la place au doute.

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WAR PAIX Concorde

Dimanche 16 mars 2008

War Paix Concorde

Plus que jamais la communication autour de la chose apparait comme la clef de lecture du projet. L’affiche de lancement de la nouvelle scénographie de l’Arc de Triomphe se devait de permettre une lecture rapide de l’enjeu : questionner le symbole, faire pencher une symbolique oscillante de sa polarité militaire vers son potentiel pacifique. C’était tout l’objet de l’installation permanente : traiter du monument comme sujet en interrogeant sa monumentalité, ses références, son origine, ses stases symboliques, mais aussi sa fonction, rare, de monument exclusivement symbolique : un monument national, représentant la nation, mais au travers du filtre de la guerre. Et de là, confronter le monument à la réalité d’une période, la nôtre, qui privilégie les valeurs de paix pour en avoir fait son ecosystème pendant maintenant plus de soixante ans.

Quand j’ai su qu’il était question d’envahir par l’affiche la Concorde, l’occasion était trop belle et j’ai proposé, outrepassant mon rôle en touchant à la communication, deux affiches dont j’imaginais qu’elles se feraient face, séparés par les rails, sur les quais opposés de la station « Concorde », la bien nommée de la ligne 1. Bien entendu l’histoire en a décidé autrement, l’anglais pour « WAR » faisait problème, m’a-t-on dit. Mais il reste le thème qui hantera désormais le monument et sa communication, témoin d’un doute qui n’était pas dans l’intention, mais qui transpire désormais dans les aléas de la mission du monument national: « entre guerre et paix ».

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