Players : Oliafur Eliason, Michael Bloomberg
Le Public Art Fund annonce le financement d’un nouveau projet urbain d’Olafur Eliason : The New York City Waterfalls. La rencontre la plus surprenante n’est probablement pas la présence de chutes d’eau dans New York mais la franchise du maire de la ville ; Michael Bloomberg, qui en toute honnêteté précise :
« Not only does public art excite and inspire New Yorkers, it helps draw visitors and adds millions of dollars into our economy†*
L’acceptation de l’art dans ses formes les plus extrêmes par les esprits les plus conservateurs a toujours été favorisée par leur plus petit dénominateur commun : l’argent, le retour sur investissement. La convertibilité du supplément d’âme en plus value financière constitue un moteur de fait de la production artistique et l’énormité des lieux d’art récemment construits dans les grandes villes de la planète répond bien à la même logique quand leurs commanditaires précisent off the record qu’il s’agit pour eux de reproduire l’effet Bilbao sous entendu la plus value touristique d’un édifice spectaculaire largement médiatisé. La question est alors de savoir dans quelle mesure un projet artistique trouve ses moyens dans sa médiatisation indépendamment de son propos ou bien s’il se dissout dans la logique de son financement ne véhiculant plus d’autre message qu’un compromis spectaculaire.
Le projet serait, dans l’ordre du spectaculaire de prendre à la lettre l’expression Time is money et de vérifier qu’en inversant le temps on continue de produire de l’argent.
Projeter sur la surface d’un immeuble (Time Square ?) une cascade inversée (Tribute to Eliason), l’eau remonterait le temps et la façade indéfiniment. Utiliser tous les écrans complices pour passer leur contenu en sens inverse, implanter de nouvelles horloges dans la ville ou inverser le sens des aiguilles d’une horloge remarquable (Grand Central ?). Multiplier les indices d’inversion du temps dans la ville. Surveiller simultanément la croissance du PIB municipal.
*«Non seulement l’art public intéresse et inspire les newyorkais, il attire les visiteurs et apporte des millions de dollars à notre économie.»
source : Public Art Fund