Le blues du dimanche soir.
I got to find something better to do!
Quoique je fasse, je peux me poser la question de ce que je pourrais faire de mieux.
Il faudrait que je sois clair sur le système de valeurs que j’accepterais pour évaluer le mieux qu’il y aurait dans mes choix.
Pour faire mieux il faut déjà faire bien.
Est-ce que bien faire fait partie de mes intentions?
Est-ce que faire est un impératif?
Est-ce que faire bien c’est faire le bien?
Est-ce que le qualitatif technique implique le qualitatif éthique? Et réciproquement?
Est-ce que le qualitatif esthétique importe? À qui? Pourquoi?
Est-ce que l’esthétiquement bien est techniquement bien ou éthiquement bien?
Les bien sont-il compatibles entre eux?
Sont-ils compatibles avec les biens?
Est-ce que se poser la question est une nécessité ?
Est-ce que se poser des questions est une nécessité?
Pourquoi ne pas prendre le monde comme un ensemble de réponses ?
Au lieu de penser un nouveau projet est-ce que je ne devrais pas faire quelque chose pour sauver le monde?
Est-ce qu’un nouveau projet peut sauver le monde ?
Le monde est-il en perdition?
Le monde est-il sauvable?
Faut-il sauver le monde?
L’humanité est-elle le monde?
Le monde ne se porterait-il pas mieux sans l’humanité?
Faut-il sauver l’humanité?
Suis-je la moins utile des parties d’un ensemble le moins utile des ensembles mais qui serait le seul à penser son inutilité.
Nouveau projet :
Off art est à l’art ce qu’Off Screen est à la photographie. Un glissement dans le positionnement qui consisterait à penser, avant de mettre en œuvre toute intention de création, de faire quelque chose que l’on accepterait comme moins dérisoire, moins futile, moins inutile, moins vaniteux, moins égocentrique, moins hypocrite, moins coloré, moins abscons, moins démagogique, moins populaire, moins élitiste, moins voyant, moins bruyant, moins éphémère, moins inoubliable…
Tous les moins se conjugueraient pour échapper au contenu convenu et calibré. Échapper à l’échappatoire aussi.
Mais additionner les moins, est-ce que ça construit une illusion plus solide et plus durable pour garder l’envie de faire, durer?
Off Art, est une esquive assumée dont la valeur ne peut pas dépendre de l’objet évité mais de la surenchère dans l’exigence, le référent de cette exigeance étant…
NoCArtiste No Comment Artist
Lundi 6 novembre 2006Projet de carrière d’artiste
Au delà du Ready-Made Artist qui en a fini de traverser le XXème siècle, le No Comment Artist pourrait être celui qui présente les faits, assumant la désignation, non comme gesticulation dénonciatrice (montrer du doigt) mais comme geste ultime, désespéré, pour ne pas dire ce qui est criant.
Le NoCArtiste se satisfait d’extraire du monde ce qui mérite d’être rendu visible, sans adjuvant, sans excipient esthétique, et sans garantie que la médecine fasse son effet.
En cela, le No Comment Artist se rapproche du Placebo Artist, qui de l’hacktiviste au militant de la sociologie esthétique traite naturellement les maux qui disparaissent d’eux-mêmes et n’a que peu d’effet sur les maux durables.
Publié dans No Comment (NoCA), artists' career design, note, theory | Aucun commentaire »