Un jeu en ligne, reality game, pour gagner sa vie :
Alors que les metavers persistent à nous proposer des substituts colorés à la grisaille de notre quotidien, que les jeux vidéo nous offrent un nombre de vies égal à notre capacité à réduire celle des autres, il me paraît urgent de rappeler que le temps réel que l’on passe à se forger une vie 3D, on ne le passe pas à reconstruire la notre à l’image de nos rêves.
Le Reality Show appliqué au jeu vidéo en ligne
LAST LIFE ! Enjoy It
Si les autres préfèrent votre réalité à la leur, vous avez gagné !
Chacun met en ligne une webcam qui filme une partie de sa vie, de son environnement ou du monde réel alentours.
Un modèle blanc de la ville constitue la surface d’affichage de ces cadres de vies qui sont placés dans l’espace tridimensionnel à la place équivalente à celle qu’il occupe dans le monde réel.
Le temps que d’autres passent à observer cette fenêtre sur notre vie, est du temps de leur vie qu’ils dédient à la notre. Ça fait autant de points d’intérêt à notre actif. Le gagnant n’est pas celui qui fait le plus de points d’intérêt mais celui qui atteint l’objectif de visibilité qu’il s’est fixé. On peut, par exemple, faire le pari de n’intéresser personne et, bien que présent dans l’espace « publique » ne faire l’objet d’aucune attention. Le jeu peut distinguer les participants des visiteurs. Les visiteurs ne peuvent qu’ajouter des points d’attention. Les participants perdent des points équivalant au temps qu’ils passent à regarder les autres plutôt qu’à agir sur le réel pour atteindre leur objectif.
Last Life est aussi le titre d’une oeuvre de Grégory Chatonsky : Last Life