Le Liminal n’est pas le propre des arts visuels. Le même projet (Eleate Painting) est applicable à la musique, dont la texture (cf. Granular Synthesis) peut laisser supposer l’émergence de formes qui tardent à s’offrir, comme un éternel renoncement à se laisser appréhender, un jeu de cache-cache entre le récepteur et la matière sonore laissant le cerveau faire le guet en vain à la porte définitivement entrouverte du discernement.
Eleate Music (Liminal Art)
17 mars 2007Eleate Painting (Liminal Art)
17 mars 2007Que serait une forme qui n’en finirait plus de tenter d’émerger de l’indéterminé ?
Une matière, une image dont les contours, en perpétuelle quête d’apparition, resteraient toujours un pas en deçà de l’identifiable et du reconnaissable.
De l’in-formation inachevée, de la virtualité en mal d’actualisation. La mise en scène du devenir dans son perpétuel inaccomplissement.
Une Å“uvre qui refuse perpétuellement de se donner, en restant au stade de la promesse ne peut qu’exploiter la frustration comme stratégie de séduction.
Le projet contiendrait par nature un véritable pouvoir de fascination. Le cerveau tout près de l’intelligible ne peut se résoudre à renoncer de renouer les fils mouvants du sens.
Inside Out
11 mars 2007
Dans la texture urbaine, les zones de passage entre public et privé, individuel et collectif, intérieur et extérieur sont rarement dénuées d’ambiguïté. La ville est le résultat de cet équilibre instable.
Le projet consiste à matérialiser ces débordements en un territoire à la texture fluide. Partant de l’encadrement des fenêtres d’un immeuble, des tubes textiles rectangulaires prolongent dans la rue les volumes supposés intérieurs. Ces tubes sont maintenus en suspension dans l’espace urbain par la pression de souffleries puissantes. Ils vibrent à ce vent de synthèse comme soumis au vertige d’un statut illégitime, usurpation insouciante de l’espace public.
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Art after Technology
9 mars 2007
Write a book about art after technology. Technologies have become part of our daily life. Nothing new anymore! The relation to our environment, communication, consumerism, entertainment, stock exchange, writing, painting, loving… everything has been altered in a way that will take time to figure out.
And now what?
Artists can use or not, take into account or avoid, talk about or superbly ignore the digital flooding but they all will be wet forever.
And, even if the neo-luddist next generation decides to opt for a digi-free world, it will smell a little bit.
Full article published in Technology Review by MIT, French edition. English translation:
L’essence de l’Art contemporain
8 mars 2007
Players : Delphine Fabbri-Lawson
Les esprits les plus sensés ont compris depuis longtemps qu’il importe peu de produire une œuvre significative, voire d’explorer des sentiers en friche, il est en revanche primordial de « faire art contemporain » comme le rappelait fort à propos un commissaire du centre Pompidou. On ne mesure jamais assez la portée de cette réflexion. La reconnaissance est la base de l’acceptation par le milieu, elle passe donc par la production des signes minima de respect de la norme implicite. Inutile alors de s’étonner de réactions de rejet qui relèvent non du rationnel mais de la nécessité de protéger tout ou partie des règles qui définissent le cadre institué dans lequel l’art peut se mouvoir en toute quiétude.
Il importe alors d’identifier les propriétés limites de ces signes extérieurs de contemporanéité qui font qu’immédiatement un critique, un commissaire ou un collectionneur se sente en terrain connu avec juste ce qu’il faut de frisson pour entrevoir un danger possible, certes existant mais qui ne saurait atteindre ni le corps ni l’esprit de celui qui le pressent.
Parmi ces attributs légitimant, certains traits constituent une forme de permanence qui leur octroie une pertinence durable.
Dans un autre registre, l’usage en agroalimentaire des aromes, qui conforte le consommateur dans l’idée que ce qu’il mange contient de la fraise authentique, fraichement cueille avec cet indéniable gout de terroir qui caractérise le produit de culture biologique de bon aloi, est de cet ordre.
Je propose de rechercher l’équivalent artistique et d’en faire l’œuvre, d’atteindre ainsi l’essence de l’art contemporain.
Parmi les huiles essentielles de l’art contemporain, j’écarte d’emblée le parfum de l’huile de lin. Avec la térébenthine il marque trop l’exposition des années cinquante pour donner ce fumet actuel qui doit affecter toute tradition durable. L’odeur de peinture vinylique qui caractérise la white box fraichement rénovée est plus discrète et plus indéniablement présente dans les vernissages de bon ton.
L’huile essentielle « Art Contemporain », pourra être distribuée en flacon de petite taille, au design ascétique, dans les boutiques des musées, ou mieux, chez les revendeurs de fournitures pour artistes.
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Le Ministère de l’Art
3 mars 2007Peindre une série de natures mortes.
Sticky Liquid Architecture
3 mars 2007La musique se colle aux murs comme la poussière d’un été andalou.
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I’ve Heard of It
3 mars 2007Une des formes absolues de l’art possible est la rumeur. La valeur d’une Å“uvre est maintenant plus déterminée par ce que l’on en dit, par l’image mentale construite sur ce qu’en véhiculent les autres. Combien d’opinions et de jugements sont fondés sur une connaissance de seconde main de l’objet?
Une grande réussite artistique serait de créer la rumeur, forme définitive de l’Å“uvre, dont la propagation sera grandement facilitée par les réseaux.
L’Å“uvre dont on parle, sans autre existence que ça diffusion médiatique, sera reprise par les blogs, commentée dans les listes, jugée par contumace; Interprétée, glosée, sur la base des commentaires et jamais de sa représentation encore moins de sa présentation. Que saurions nous des Raisins de Zeuxis et de l’Å“uvre de Parrhasios sans Pline l’Ancien qui les a bien entendu relayés voire inventés? On en parle encore…
Pour une oeuvre improbable, « Cast in Sigh », quelques phrases à glisser sur les blogs et les listes, ou dans des versions modifiées de textes émanant de critiques célèbres cités fort à propos, une partie du texte original étant conservée:
« Il en va tout autrement de « Cast In Sigh » qui dépasse l’entendement. »
« En revanche, « Cast in Sigh » donne une interprétation toute différente du sujet qu’il serait difficile de restituer sans une confrontation directe à l’Å“uvre. »
« Une seule pièce surnage : « Cast in Sigh » »
« Une occasion unique de découvrir « Cast in Sigh »"
« Le musée n’ayant pu payer le montant exorbitant de l’assurance « Cast in Sigh » ne figurera pas dans l’exposition »
« Pour « Cast in Sigh » il faudrait plutôt parler de Ready Trade tant l’évolution de la cote de cette pièce exemplaire dépasse l’entendement »
« Peu d’Å“uvres exc…
From Scratch 0.0
3 mars 2007written: 28 février 2007
Je mentionne le plus souvent les sources ou le contexte qui contribuent à l’émergence des concepts. Il est bien évident que beaucoup d’autres références pourraient être évoquées, que j’en ai eu connaissance ou non. Cela me parait nécessaire, quand la chose me vient à l’esprit, dans la mesure où rien dans ce processus ne me semble relever d’une création ex nihilo.
Néanmoins voici un projet de carrière d’artiste qui est vraiment le projet d’une vie:
Chercher, en les éliminant au fur et à mesure qu’elles apparaissent, un projet sans source, sans précédent, sans origine. Un projet dont l’auteur serait l’origine unique absolue et définitive.



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Hint 2637
5 mars 2007Chercher des preuves.
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