ART TRAP

written : 21 octobre 2006
the original project in english

Art Trap

C’est un projet que j’ai conçu alors que je travaillais sur Art Impact pour le centre Pompidou en 2000. Le renversement qui s’est opéré dans l’attitude de l’institution lorsqu’un sponsor a proposé de cofinancer le travail était assez spectaculaire. Nous sommes passés d’une commande d’œuvre et d’exposition –et j’en remercie au passage Daniel Soutif qui passant outre les obstacles, a rendu la chose possible-, malheureusement sous financée, comme il se doit, à une location d’espace. Ce revirement d’attitude, non de la part de Daniel Soutif mais de gestionnaires du Centre, était suffisamment spectaculaire et intriguant pour que je me propose d’en faire un dispositif spécifique.

ART TRAP était né, resté à l’état de concept je présume qu’il a sa place ici, dans le purgatoire des projets.

Art Trap 2

Art Trap (littéralement « le piège à art ») est fondé sur l’idée que l’économie des institutions artistiques est un permanent compromis avec les financeurs. Certains diront que c’est toute l’histoire de l’art qui est logée à cette enseigne. Je propose donc de prendre possession d’un espace d’une surface minimum de 16m² dans un musée. Je dis bien « un musée » et non une galerie. C’est cet espace dédié à l’art dans sa version la plus institutionnalisée qui m’intéresse ici. Je construis 4 murs qui délimitent un espace clos sans plafond. Au milieu de chaque mur une ouverture de porte sans porte. Au dessus de la porte un projecteur tourné vers l’intérieur. En ligne, proposition à qui le souhaite, d’acquérir cet espace de visibilité. Chaque volontaire/mécène investit la somme qu’il souhaite et il obtient la visibilité proportionnelle à l’ensemble des engagements en ligne ; Le premier voit donc son logo, son nom, son image de marque, aussi occupant la totalité du mur en face du premier projecteur. Dès que le second arrive pour un montant égal chacun n’occupe plus que la moitié de l’espace et ainsi de suite.

Lorsque le nombre de « mécènes » devient significatif, je viens avec plâtre et truelle, réduire la taille des ouvertures pour augmenter la surface « louable ». Après un temps, les 4 portes ne laisseraient passer qu’un visiteur de la taille d’un chat. Et la visibilité tant réclamée se réduirait aux cameras de surveillance qui rendent compte, en noir et blanc et en ligne, de la présence effective des « mécènes » et de leur logo.

L’argent ainsi obtenu, après déduction des frais et taxes, serait partagé entre le musée loueur de l’espace et l’artiste qui pourra, sur le relevé bancaire en ligne, rendre compte de l’usage fait de cet argent, dépenses de survie ou de plaisir. Un écran à l’extérieur de la boite pourrait diffuser en temps réel l’état du compte : dépenses et paiement des mensualités.

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