FAR NEAR (e-motion)

(World Nervous Tunnel)

(autre titre provisoire : "Baisse la radio, on ne s'entend plus !" )

Installation de télévirtualité locale

note d'intention description le son l'installation

Après le Tunnel sous l'Atlantique et dans le cadre du Tunnel autour du Monde, FAR NEAR (e-motion), permet à deux personnes, présentes en un même lieu, de se rejoindre par l'image et le son.

note d'intention :

A l'image des réseaux, FAR NEAR (e-motion) crée une distance technologique entre des êtres proches dans l'espace. Ici, les choses les plus simples deviennent complexes (par exemple : rester dans le présent de son interlocuteur). La communication entre ces deux êtres est perturbée par le vécu de la planète. Le réseau fonctionne comme un immense système nerveux qui rend les individus directement sensibles aux douleurs de l'humanité. Mais cette sensibilité est affaiblie. Ce n'est que l'échange qui est altéré. Pas le corps. Plus que jamais la technologie fonctionne comme prolongement du corps. Le réseau est alors vécu comme un simulacre du corps global. Dans l'échange on perd très progressivement la mémoire de l'image de l'autre porteuse de la douleur des autres.

description :

Face à face, deux accès du tunnel. Ces cylindres de deux mètres de diamètre pénètrent le sol dans des directions opposées. Chacun comporte, à son extrémité, un écran de rétroprojection face auquel se trouve le " creuseur ". Ce dernier creuse donc dans l'image devenue un bloc de matière virtuelle. Ce qu'il découvre en creusant, c'est l'autre, qui creuse,derrièrelui, à sa rencontre. Il creuse dans le temps. L'image qui tapisse le fond de son tunnel est l'image de l'autre au présent alors que la matière creusée, en aval, est devenue le passé de cette image. S'il accélère, il se trouve dans le futur de l'image devenue noire. S'il ralenti, il est encore dans le passé de l'image de l'autre. Pendant cette action, les deux intervenants peuvent dialoguer par micros interposés. Le son paraît clair alors que l'image est peu définie. Via internet, le signal qui relie les deux extrémités du tunnel va suivre un parcours aléatoire tout autour de la planète. Le spectateur peut visualiser ce parcours grâce à une projection entre les deux accès du tunnel. La terre est marquée par des zones " chaudes " qui correspondent aux guerres, au lieux de terrorisme, de famine, de misère, de sécheresse, de dictature... Lorsque le signal passe par une de ces zones, c'est la communication entre les deux creuseurs qui est affectée. L'image subit une altération, une déformation dont la forme dépend de la nature de l'agression.

le son

(réalisé en collaboration avec l'IRCAM) :

Le son aussi se trouve perturbé par la traversée de ces zones douloureuses. Cette perturbation varie en intensité en fonction de l'ampleur de la crise jusqu'à rendre la communication quasi impossible. A chaque type d'agression correspond un mode de perturbation. La dégradation du son constitue la base de l'altération de l'image. Les sons peuvent avoir deux origines :

Sons préparés, produits à la demande au gré du circuit du signal. · Sons prélevés en temps réel sur les radios de la planète correspondant aux différents „points chauds" sélectionnés. Ces sons, probablement indépendants des événements sur lesquels on veut attirer l'attention, n'interviennent pas de façon identifiable. Ils constituent la matrice de perturbation. Une option technique plus simple pourrait consister à pré-enregistrer ces échantillons sonores ce qui, dans tous les cas de figure constituerait une solution de secours en cas de problème de réception.

installation :

2 cylindres de 2m de diamètre et (version courte) 2m de long, (version longue) 7m30 de long. 2 écrans de rétroprojection de 2m de diamètre. 1 vitre pour séparer (isolation phonique) les deux creuseurs, 3 vidéo projecteurs (un pour la visualisation du signal, et deux pour les tubes), 2 joysticks, · 2 x MAX IMPACT SGI (4M texture, min 128M RAM) · 2 x carte video pour Impact (entrée camera, sortie video projcteur) · 2 x cameras couleur (type camera de surveillance) · Indy SGI avec modem · son (IRCAM) deux micros, 4 haut parleurs, une station Next, une table de mixage... Première évaluation : min max Développement soft (Z.A) : 24 000 US$ 36 000 US$ 2 développeurs pendant un mois + 1 semaine installation · Creusement souple sans intersections de tunnels · Gestion des sources vidéo temps réel et création de texture 3D temps réel optimisée pour Impact. · Création de déformations 2D temps réel prenant en compte la création sonore. · Création du logiciel de circulation et de suivi de l'influx. Fourniture d'une adaptation du logiciel à une dizaine de relais répartis sur la planète. Détection des zones sensibles rencontrées et visualisation shématique du parcours destinée à la projection. · Mise au point et tests Son (IRCAM) : 10 000 US$ 30 000 US$ Création sonore, interfaçage, mixage, fourniture d'une station Next, assistants, intallation et suivi...

Ne sont pas évalués

Construction de la scénographie : variable en fonction du dispositif choisi ( depuis 2 trous ronds dans le mur avec écran de rétroprojection (2m de diamètre) jusqu'à deux cylindres de 7m de long... Location des matériels (prêt SGI, vidéo projecteurs, hauts parlurs, micros, cameras etc...) Déplacements : ingénieurs (Z.A, IRCAM), MB Participation ORF : pour la récupération des radios internationales Création MB