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note d'intention
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A l'image des réseaux, FAR NEAR (e-motion) crée une
distance technologique entre des êtres proches dans l'espace. Ici, les
choses les plus simples deviennent complexes (par exemple : rester dans
le présent de son interlocuteur). La communication entre ces deux êtres
est perturbée par le vécu de la planète. Le réseau fonctionne comme un
immense système nerveux qui rend les individus directement sensibles aux
douleurs de l'humanité. Mais cette sensibilité est affaiblie. Ce n'est
que l'échange qui est altéré. Pas le corps. Plus que jamais la technologie
fonctionne comme prolongement du corps. Le réseau est alors vécu comme
un simulacre du corps global. Dans l'échange on perd très progressivement
la mémoire de l'image de l'autre porteuse de la douleur des autres.
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description
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Face à face, deux accès du tunnel. Ces cylindres de
deux mètres de diamètre pénètrent le sol dans des directions opposées.
Chacun comporte, à son extrémité, un écran de rétroprojection face auquel
se trouve le " creuseur ". Ce dernier creuse donc dans l'image
devenue un bloc de matière virtuelle. Ce qu'il découvre en creusant, c'est
l'autre, qui creuse,derrièrelui, à sa rencontre. Il creuse dans le
temps. L'image qui tapisse le fond de son tunnel est
l'image de l'autre au présent alors que la matière creusée, en aval, est
devenue le passé de cette image. S'il accélère, il se trouve dans le futur
de l'image devenue noire. S'il ralenti, il est encore dans le passé de
l'image de l'autre. Pendant cette action, les deux intervenants peuvent
dialoguer par micros interposés. Le son paraît clair alors que l'image
est peu définie. Via internet, le signal qui relie les deux extrémités
du tunnel va suivre un parcours aléatoire tout autour de la planète. Le
spectateur peut visualiser ce parcours grâce à une projection entre les
deux accès du tunnel. La terre est marquée par des zones " chaudes
" qui correspondent aux guerres, au lieux de terrorisme, de famine,
de misère, de sécheresse, de dictature... Lorsque le signal passe par une
de ces zones, c'est la communication entre les deux creuseurs qui est affectée.
L'image subit une altération, une déformation dont la forme dépend de la
nature de l'agression.
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le son
(réalisé en collaboration avec l'IRCAM) :
Le son aussi se trouve perturbé par la traversée de
ces zones douloureuses. Cette perturbation varie en intensité en fonction
de l'ampleur de la crise jusqu'à rendre la communication quasi impossible.
A chaque type d'agression correspond un mode de perturbation. La dégradation
du son constitue la base de l'altération de l'image. Les sons peuvent avoir
deux origines :
Sons préparés, produits à la demande au gré du circuit
du signal. · Sons prélevés en temps réel sur les radios de la planète correspondant
aux différents „points chauds" sélectionnés. Ces sons, probablement
indépendants des événements sur lesquels on veut attirer l'attention, n'interviennent
pas de façon identifiable. Ils constituent la matrice de perturbation.
Une option technique plus simple pourrait consister à pré-enregistrer ces
échantillons sonores ce qui, dans tous les cas de figure constituerait
une solution de secours en cas de problème de réception.
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installation :
2 cylindres de 2m de diamètre et (version courte) 2m
de long, (version longue) 7m30 de long. 2 écrans de rétroprojection de
2m de diamètre. 1 vitre pour séparer (isolation phonique) les deux creuseurs,
3 vidéo projecteurs (un pour la visualisation du signal, et deux pour les
tubes), 2 joysticks, · 2 x MAX IMPACT SGI (4M texture, min 128M RAM) ·
2 x carte video pour Impact (entrée camera, sortie video projcteur) · 2
x cameras couleur (type camera de surveillance) · Indy SGI avec modem ·
son (IRCAM) deux micros, 4 haut parleurs, une station Next, une table
de mixage... Première évaluation : min max Développement soft (Z.A) : 24
000 US$ 36 000 US$ 2 développeurs pendant un mois + 1 semaine installation
· Creusement souple sans intersections de tunnels · Gestion des sources
vidéo temps réel et création de texture 3D temps réel optimisée pour Impact.
· Création de déformations 2D temps réel prenant en compte la création
sonore. · Création du logiciel de circulation et de suivi de l'influx.
Fourniture d'une adaptation du logiciel à une dizaine de relais répartis
sur la planète. Détection des zones sensibles rencontrées et visualisation
shématique du parcours destinée à la projection. · Mise au point et tests
Son (IRCAM) : 10 000 US$ 30 000 US$ Création sonore, interfaçage, mixage,
fourniture d'une station Next, assistants, intallation et suivi...
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Ne sont pas évalués
Construction de la scénographie : variable en fonction
du dispositif choisi ( depuis 2 trous ronds dans le mur avec écran de rétroprojection
(2m de diamètre) jusqu'à deux cylindres de 7m de long... Location des matériels
(prêt SGI, vidéo projecteurs, hauts parlurs, micros, cameras etc...) Déplacements
: ingénieurs (Z.A, IRCAM), MB Participation ORF : pour la récupération
des radios internationales Création MB
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