A.M.E. (1993)

Après-Musée Explorable (1993)

y a-t-il un art après le Musée ?

Une collection d'art contemporain conçue in situ pour la réalité virtuelle

concept opus in machina > imago ex machina un art moins lourd

 
CONCEPT

Jalons pour un Après Musée Explorable (A.M.E) 

Y a-t-il un ART après le MUSÉE ? Cosa Mentale Le retour à la caverne (art pariétal contemporain ?) 

Image potentielle, l'oeuvre de l'Après Musée Explorable (A.M.E.) redevient chose mentale. 

L'A.M.E est le lieu de vie d'oeuvres d'artistes différents rassemblées pour leur capacité à évoluer dans cet espace aux contraintes spécifiques. Les oeuvres sont fabriquées sous forme de bases de données informatiques. Immatérielles, elles doivent tirer parti du potentiel original du lieu d'accueil. 
L'A.M.E. peut avoir plusieurs implantations. Chacune peut contenir un choix d'oeuvres différent. le nombre des oeuvres intégrées est variable et évolutif. 
Dans un premier temps, seront sollicités pour proposer des oeuvres, des artistes n'ayant pas encore de pratique des technologies utilisées. Leur choix devra tenir compte de leur aptitude à prendre en compte l'espace dans lequel ils travaillent. 
L'ART de l'APRÉS MUSÉE EXPLORABLE n'est pas un ART INFORMATIQUE. 
L'informatique n'est qu'une des conditions de son apparition. Il n'est pas demandé aux artistes d'avoir une compétence quelconque dans les technologies choisies. 
Ils n'ont pas la charge technique de la fabrication des oeuvres. Ils en ont le contrôle total. Chaque oeuvre peut exister en plusieurs exemplaires. Avec l'accord de l'artiste, elle peut rester unique. 
Pour le spectateur, L'image est : l'ombre portée de l'art sur le monde visible. 
OPUS IN MACHINA > IMAGO EX MACHINA 
La MACHINE est une des MEMOIRES DE L'OEUVRE celle-ci lui reste indépendante. 
Le DISPOSITIF de visualisation est un SAS DE PASSAGE il n'est ni l'oeuvre, ni son support. 
LE MUSÉE EST LA MÉMOIRE MORTE DE L'ART. L'A.M.E. EN EST LA MEMOIRE VIVE. 
L'art contemporain n'est plus un milieu hostile. 
L'Après Musée Explorable est un milieu hostile. 
Hétérogène par rapport à l'espace ambiant, il nécessite une visite exploratoire appareillée, un sas de communication. 
L'art sans Musée est-il asphyxié ou libéré ? L'art contemporain est-il asphyxiant ou libérateur ? 
L'art de l'Après Musée Explorable est-il : une bouffée d'oxygène ? un trou noir ?... 
EXPLORER différent de : VISITER 
L'EXPLORATEUR de l'art est un SPECTATEUR actif. 
Sauf volonté de l'artiste ce n'est pas le spectateur qui fait l'oeuvre. Il en est le témoin accidentel ou volontaire. Il l'explore d'une manière perpétuellement différente. D'une exploration à l'autre,
La représentation change, l'oeuvre reste. 
L'oeuvre de l'A.M.E. a sa vie propre :

elle peut bouger, évoluer, s'auto-génèrer, se produire, se reproduire, se métamorphoser, vieillir, disparaître, changer d'échelle, d'espace, de temporalité, dialoguer avec l'extérieur, communiquer d'une implantation A.M.E. à une autre, se modifier en fonction des différentes approches des explorateurs. 

Réunir des oeuvres indifférentes aux lois de la physique 
UN ART MOINS LOURD ! 

Le public : explorateur immergé d'un monde d'oeuvres avec leur vie propre un Monde avec ses contraintes spécifiques un Monde qui n'a que les contraintes voulues par l'artiste.L'oeuvre n'est plus ici le résultat de la lutte de l'artiste avec la matière, c'est UN MONDE DE PURE REPRESENTATION. L'explorateur immergé se déplace dans le Monde de l'A.M.E

Les SPECTATEURS eux sont à l'extérieur : ils voient les manifestations de surface. Ils profitent de l'expérience de l'explorateur. Les images leurs sont visibles, inversées. 
Ces images ne sont ni VERTUEUSES ni VIRTUOSES elles sont comme des vues satellites d'un monde à inventer. Le dispositif de visualisation (SAS) n'est pas lié à l'oeuvre, ni même à l'A.M.E
Il est provisoire, lié aux limites actuelles de la technique. Les oeuvres, indépendantes de la machine et du dispositif, pourront être explorées ultérieurement par d'autres moyens, estimés plus conviviaux, plus précis, plus riches, moins coûteux, plus contraignants, plus tactiles, plus sensuels etc... 
L'explorateur passe d'une oeuvre à l'autre en se dirigeant vers l'icône qui représente la nouvelle oeuvre à explorer. A l'extérieur de l'espace d'observation de l'oeuvre, celle-ci peut prendre des représentations différentes, laissées à la discrétion de l'auteur, nécessaires uniquement à la localisation de la pièce : 

- titre de l'oeuvre écrit, - nom de l'auteur écrit, - icône représentant l'oeuvre (pictogramme ?), - nuage indéfini, - tout autre forme symbolique ... 

Sauf exigence de l'auteur, les différentes oeuvres ne sont pas visibles simultanément. Tout au plus, les icônes les représentant peuvent-elles être présentes en même temps pour permettre le choix de l'explorateur. 

Les déplacements de l'explorateur appareillé (un capteur) dans le SAS déterminent son déplacement dans le monde de l'A.M.E. : les images qui l'entourent rendent compte de ces déplacements. 

L'exploration de l'oeuvre nécessite des mouvements précis, souvent de faible amplitude ... 
Le déplacement d'une oeuvre à l'autre nécessite des amplitudes importantes. 
Distorsion de l'espace/temps. 
Le déplacement réel du spectateur n'est pas proportionnel au déplacement des caméras simulées dans le monde de l'A.M.E. Il est relatif. 
La rétine se retrouve accidentellement dans la trajectoire (" image virtuelle ") de l'image projetée, du faisceaux lumineux. Les images projetées sont : LA MATERIALISATION CONTINGENTE ET NON NECESSAIRE DU CONCEPT. 

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